Elle sâĂ©rige, sentinelle, enfermant dans son armure toutes ces bribes oubliĂ©es en un Ă©lan immortel, une histoire sans fin de profondeurs Ă©garĂ©es⊠Dans toute histoire, fictive ou vĂ©cue, lâoubli est pour quelque chose. Il permet des lieux enfouis qui parfois surgissent sans crier gare. Reprenant son droit sur le temps, prĂ©cisant des dĂ©tails, il orne le rĂ©cit dâun nouveau chapitre. Un lieu commun se prĂ©cise ici entre le racontĂ© et le non-dit, la mĂ©moire et lâoubli. Une forme en Ă©merge, mouvante et silencieuse, sa chevelure rythmant le vent comme autant dâantennes rĂ©ceptives, prĂȘtes Ă entendre le fin fond de lâhistoire. Deux structures dâacier de forme identique, assemblĂ©es lâune sur lâautre, composent cet ensemble mi-plein, mi vide. Sa partie infĂ©rieure, ancrĂ©e au sol, se prĂ©sente de façon linĂ©aire et organique. Elle dessine une trame sĂ©quencĂ©e de tubulaire soudĂ©e Ă la structure squelettique. Des entre-lignes, des vides se forment telle une histoire incomplĂšte. Il est impossible dâen lire lâentiĂšretĂ©.
« La mĂȘme forme sây superpose, en miroir inversĂ©, et y organise le plein. Elle symbolise lâoubli. Froissement de tĂŽle soudĂ©e et martelĂ©e sur les mĂȘmes contours dâorigine. Les replis de mĂ©moires sây trouvent; ceux qui conservent Ă notre insu nos souvenirs. Ă lâextrĂ©mitĂ© de ce mouvement sculptural, il y a cette chevelure intemporelle, celle qui secoue lâarbre de nos mĂ©moires et qui nous rappelle, de temps Ă autre, que lâhistoire est sans finâŠÂ »
Cette Muse se dĂ©place lentement dans nos oublis, ceux quâelle tente de faire resurgir quand le temps y est propiceâŠ